Urbaniste Fiston Ilangi
La Rédaction
Aujourd’hui l’un des obstacles le plus frappant dans la mise en œuvre de la politique de l’État dans les domaines d’urbanisme et habitat fut l’inattention prêtée par le gouvernement dans le respect des règles et prescriptions urbanistiques. Pourtant, comme le spécifie Rolland Martin, « tout effort d’Urbanisme repose d’abord sur une conception juridique qui définit les rapports entre l’État et les citoyens ».
Actuellement dans les villes congolaises, plusieurs projets urbains nous semblent inconcevables alors qu’ils n’étaient pas hier : « Constructions anarchiques, spoliations des emprises des lignes de câble de Haute tension, construction de parc pour enfants le long du boulevard Lumumba, occupations désordonnées des sites urbains,… alors que la RDC a un arsenal juridique impressionnant en matière d’urbanisme. Il y a des lois et règlements portant sur l’aménagement urbain et la construction dans notre pays, mais qui ne sont pas appliquées », fait remarqué l’urbaniste Fiston Ilangi Ndeke dans sa réflexion sur l’urbanisation des villes congolaises envoyée à blog du citoyen.
Certes, d’aucuns doutent sur la légalité de beaucoup de textes en matière d’urbanisme (décret sur l’Urbanisme de 1957 par exemple) qui datent de très longtemps or une loi tant qu’elle n’est pas encore abrogée, elle reste en vigueur.
« Au cas de non application des normes en matière d’urbanisme c’est le désordre, l’anarchie…. et c’est là où nous sommes aujourd’hui dans le secteur de l’Urbanisme et Habitat de notre pays. L’ordre a cédé sa place au désordre, la planification urbaine à son tour au spontanéisme urbain, à l’improvisation Urbaine. Du coup, nos villes congolaises se bidonvillisent. Elles sont devenues des tissus pathologiques, invivables, dysfonctionnels, insalubres », dit Fiston Ilangi.
En RDC, avant l’indépendance les textes en matière d’urbanisme étaient appliqués scrupuleusement mais hélas, après l’indépendance, ils sont ignorés. On agit systématiquement en marge de ces lois et règlements. Or, l’urbanisme vise l’ordre à l’échelle humaine, un développement durable, harmonieux et rationnel. Pour ce faire, il faut respecter les prescriptions urbanistiques pour qu’il y ait l’ordre, un développement harmonieux. « Au cas de non-respect de ces prescriptions précédemment évoquées, l’autorité compétente devrait normalement sanctionner. Le droit pénal de l’Urbanisme existe. Les prescriptions, les lois, les règles en matière d’urbanisme sont assorties toujours d’un appareil de mesures répressives assez bien développées », suggère l’urbaniste Ilangi.
Pendant que les textes en matière d’urbanisme sont violés chaque jour en RDC, l’Etat congolais ne sanctionne pas. Pourquoi les sanctions, les répressions trainent ? C’est la défaillance de l’autorité ? C’est son ignorance ? C’est de la complicité ? C’est de la cupidité ? Plusieurs questions traversent l’esprit de Fiston.