28 avril 2024

RDC : « Les attaques armées sont à la base de l’augmentation des cas d’Ebola », Dr Muyembe

Docteur Jean Jacques Muyembe Tamfumu, directeur de l’INRB à Kinshasa, le 01/02/2017. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Par Hornela Mumbela

En République démocratique du Congo, les attaques armées sont à la base de l’augmentation des cas de maladie à virus Ebola depuis mars et avril 2019, a affirmé Dr Muyembe, au cours d’un point de presse tenu le samedi 14 décembre 2019 à Kinshasa.

« Après les récentes attaques, nous assistons encore à une augmentation de cas, soit 34 cas allant du 29 novembre au 11 décembre 2019, dont le pic est de 10 cas enregistré dans la zone de santé de Mabalako en provenance de l’Aire de santé d’Aloya en date du 10 décembre 2019 », a indiqué Dr Muyembe.

Il affirme que cette situation a entrainé la chute de la zone de santé de Biena au Nord-Kivu qui est resté 85 jours sans cas. Elle a enregistré un cas en date du 11 décembre 2019 en provenance de l’Aire de santé d’Aloya.

Le Professeur Jean Jacques Muyembe, accompagné des équipes de la riposte et de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) ont effectué deux descentes sur Biakato (Ituri) où la base de vie des agents de la riposte a été attaquée, afin de trouver des stratégies pour la reprises des activités, non seulement dans cette zone, mais aussi à Lwemba. Pendant cette descente, ils ont même déchargé le premier cas confirmé d’Ebola acheminé au Centre de traitement Ebola (CTE) de Biakato, qui est aussi le premier guéri de ce CTE.

« Il y a eu reprise des activités de la riposte, notamment de la vaccination à Biakato Mines, où en date du 11 décembre 2019, 12 personnes ont été vaccinées, dont 8 Contacts à haut risque et 4 contacts de contacts. Les activités se poursuivent », a-t-il fait savoir.

On note une légère amélioration de la situation sécuritaire dans ces zones. Les menaces contre la riposte restent élevées. Les équipes ont repris les activités, malgré la situation sécuritaire instable et imprévisible dans les quartiers de Biakato et Aloya et bientôt à Lwemba qui reste jusque-là inaccessible par les équipes de la riposte.

Il convient de signaler qu’après chaque attaque armée, les activités nécessaires de la riposte pour briser la chaîne de transmission sont interrompues, paralysées ou sont au ralenti pour une durée indéfinie. Par conséquent, une augmentation de cas de maladie à virus Ebola est observée pour quelques jours après chaque attaque.

A la date du 13 décembre 2019, 24 zones de santé, dont 233 aires de santé (soit 80 % du total), ont passé plus de 21 jours sans notifier de nouveaux cas confirmés. Les 24 zones de santé concernées sont au Nord-Kivu : Alimbongo (113), Butembo (48), Goma (149), Kalunguta (51), Katwa (69), Kayna (83), Kyondo (89), Lubero (139), Mangurujipa (146), Masereka (112), Musienene (101), Mutwanga (99), Nyiragongo (131), Pinga (115), Vuhovi (123), en Ituri : Ariwara (162), Komanda (67), Lolwa (62), Mambasa (43), Bunia (174), Rwampara (174), Nyankunde (59) et Tchomia (444), ainsi qu’au Sud-kivu : et Mwenga (105).

Depuis le début de cette 10ème épidémie, le cumul des cas est de 3.343, dont 3.225 confirmés et 118 probables. Au total, il y a eu 2.210 décès (2092 confirmés et 118 probables) et 1088 personnes guéries.

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