Par Jean-Hilaire Shotsha
Le port du masque a été rendu obligatoire le 11 mai dernier dans la province du Kongo Central au lendemain du 29ème cas confirmé de coronavirus dans la ville portuaire de Matadi mais sur le terrain, le port correct du masque souffre encore d’application. Une mesure bafouée par un grand nombre des matadiens voire même par les agents de l’ordre. Instaurée par le Gouvernement Congolais dans l’objectif de ralentir l’expansion du coronavirus à travers le territoire national.
Les uns portent le masque au cou et les autres pour décorer la main ou encore, bien enfui dans le sac ou la poche de pantalon, chacun en porte de sa façon. Les habitants du chef-lieu du Kongo Central ont trouvé leur astuce pour éviter les forces de l’ordre qu’ils considèrent plus dangereuses que le virus lui-même. Certains courageux se promènent carrément sans masque. Pire, chacun circule librement sans être inquiété par les policiers qui, eux-mêmes ne sont pas modèles.
Dans les points chauds de Matadi (arrêts de taxis, marchés, lieux de déchargement des containers, ports, taxis…), chacun y va avec son explication pour justifier le non-port correct du masque. Si certains se plaignent de l’étouffement provoqué par le masque, d’autres refusent purement et simplement l’existence de la Covid-19 dans la ville portuaire et pourtant plus de 400 cas y ont déjà détectés.
A Matadi, la population ne manque d’argument à ce sujet. « Je n’ai pas envie de mettre le masque. J’ai mes convictions. Tout ce qui se passe autour de cette maladie, c’est du cinéma. La maladie n’existe pas », explique un habitant de la commune de Nzanza sous le sceau de l’anonymat.
Selon Alfred Ngoma, le port du masque peut rendre les gens malades. Car, ils le changent difficilement ou même pas de masque quotidiennement. Ce masque nous poussent à respirer donc nos propres toxines, bactéries voire CO2.
D’autres personnes rencontrées dans le taxi et au Port de Matadi justifient le non-respect de cette décision de l’autorité administrative par le manque d’application des mesures coercitives contre les récalcitrants. Aussi, l’attitude non exemplaire des agents de l’ordre, censés faire respecter la mesure. Ce désordre est perçu par la population comme un boulevard.
Chers matadiens, ne pas mettre le masque c’est agréable pour soi-même mais dangereux pour les autres, surtout pour les plus fragiles. C’est donc un cas où la liberté des uns est limitée pour que la sûreté des autres soit respectée. Porter un masque pour se protéger et protéger ceux qui nous sont chers.