3 mai 2024

MGF : Voici pourquoi je ne soutiendrai jamais cette pratique

Par Prisca Lokale

06 Février, c’est la journée internationale contre toutes formes de mutilations génitales féminines. Selon les estimations de l’OMS, plus de 200 millions de femmes et de filles ont subi cette pratique. Le nombre devrait passer à 4,6 millions par an à l’horizon 2030. C’est une atrocité, une violence à l’égard des femmes, un enfreint à leur épanouissement, non, je ne soutiendrai jamais cette pratique.

On appelle mutilations génitales féminines (MGF) ; l’ablation totale ou partielle des organes génitaux féminins externes. Elles peuvent aller d’un frottage ou ablation totale ou partielle du prépuce du clitoris, à l’ablation partielle ou totale du clitoris (seul organe entièrement consacré au plaisir) et des lèvres (excision) voire à la suture des lèvres pour fermer la vulve (infibulation).

La femme a le droit de disposer de son corps

Peu importe son âge, tout être humain de sexe féminin jouit du pouvoir disposer de son corps. Elle décide de ce qu’elle doit faire ou non. Elle est maître(sse) de ses désirs, de ses plaisirs et même de ses décisions. L’adulte guide, il n’oblige pas. Mais très souvent, cette pratique se fait au plus bas âge, sans le « consentement » de la jeune, la petite fille, la femme. D’ailleurs, ceux qui le font n’y attache aucune importance. 

L’excision est une violation des droits humains

Dire non aux MGF, c’est empêcher la violation des droits de l’homme. Dans la plupart des cas, cette pratique se fait à l’aide des objets tranchants (Lame de rasoir, ciseaux, couteaux), non stérilisés, dans un environnement malsain. Et pourtant, en comportant l’ablation de tissus génitaux normaux et sains ou en endommageant ces tissus, elles entravent le fonctionnement naturel de l’organisme féminin. Cette pratique entraîne des douleurs violentes et a des conséquences immédiates et durables sur la santé, notamment des difficultés lors de l’accouchement. L’OMS précise elles ne présentent aucun avantage pour la santé et sont préjudiciables à bien des égards aux jeunes filles et aux femmes” 

C’est un éternel regret, aucune femme ne retrouvera cette partie coupée de son corps

Coupez des ongles à une femme, elles pousseront à nouveau. Rasez sa tête, ses cheveux pousseront… Et son clitoris, où ira-t-elle le retrouver ? La reconstruction n’est pas aussi simple que ça. Des milliers des femmes dans le monde, se plaignent de cette partie de leur corps qu’elles ne retrouveront plus jamais ! Mes désirs et mes plaisirs sexuels en tant que femme ne devraient pas dépendre d’un quelconque homme ! Pourquoi rendre ainsi dépendante une femme ?

Lisez ceci : Lettre à mon clitoris disparu, que je ne retrouverai jamais 

Privilégiez l’éducation sexuelle, abandonnez l’excision

Je suis de celles qui soutiennent qu’il faut éduquer l’enfant à la sexualité, dès son plus jeune âge. Il a le droit de connaître le fonctionnement de son corps, mieux, de son sexe. D’autres alternatives peuvent être adoptées pour contrer cette pratique atroce. Notamment, l’éducation sexuelle. Eduquez la jeune fille à canaliser ses plaisirs et non à ne pas les ressentir.  

Le 30 janvier dernier, une adolescente de 12 ans est décédée en Egypte après avoir été excisée. La Côte d’Ivoire est un des pays d’Afrique les plus touchés par la pratique de l’excision et on estime à 36% le nombre de femmes excisées dans le pays. Même en France, il y aurait aujourd’hui environ 60 000 femmes excisées. Jusqu’en 2030, il est possible d’éliminer cette pratique, et ce combat nous concerne tous.

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