26 avril 2024

Kinshasa : Freddy et Vital, deux jeunes sourds cireurs de chaussures

Par Jean-Hilaire Shotsha

À Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, être sourds-muets c’est vivre un calvaire. Les uns abandonnés à leur triste sort et les autres, la mendicité est devenue leur gagne-pain. Parfois, l’avenir de ces malentendants est souvent incertain. Pendant que l’article 49 de la Constitution de la RDC qui protège cette catégorie de personnes stipule que «La personne du troisième âge et la personne avec handicap ont droit à des mesures spécifiques de protection en rapport avec leurs besoins physiques, intellectuels et moraux», mais l’application de cet article souffre encore sur le terrain.

Freddy Mbuyi et Vital, deux jeunes sourds rencontrés aux enceintes de l’Université de Kinshasa (UNIKIN). Les deux exercent le métier de cireur de chaussures. Ils sont généreux et surtout ambitieux.

Âgé de 20 ans, Freddy Mbuyi est diplômé d’État en menuiserie. Il a appris aussi la langue des signes dans un centre d’alphabétisation spéciale pour les sourds. La situation financière de sa famille ne lui permet pas de faire autre chose que le métier de cirer de chaussures et de cordonnerie. Par jour, nous dit-il, il peut gagner 3000FC, soit 1.5$. 200, 300 à 500FC, c’est le tarif normal que paie les clients.

Freddy échange avec Erichine, présidente de l’ONG Jeunesse Sourde Ambitieuse (JSA)

Le souci de Freddy est de perfectionner son travail de cireur de chaussures. Malgré qu’il rêve d’autres choses dans l’avenir. « Je souhaite me lancer dans d’autres choses. Pour le moment je ne sais pas encore je réfléchis d’abord », s’est-il confié.

Contrairement à Freddy, Vital n’a pas appris la langue des signes. Il vit avec son père qui est cordonnier. Il passe toute sa journée devant la paroisse Notre Dame de la Sagesse (NODASA), c’est l’endroit que ce jeune malentendant travaille. Son visage n’est pas inconnu pour les habitués de l’UNIKIN.

Vital, fidèle à son poste de travail

Il a une audition très réduite. Il entend très difficilement. Son problème est qu’il ne connait pas le langage des signes. Et pour cause, son père refuse que son fils apprenne la langue des signes.

Fidèle à son métier, dit-on, il arrive à son poste entre 6h et 7h pour rentrer le soir. Il rêve devenir automobiliste.

Freddy et Vital appellent à l’aide du gouvernement et de personnes de bonne volonté de les soutenir afin de matérialiser leurs rêves.

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