Bemba-MLC
Par Jordan MAYENIKINI
Le processus électoral congolais va connaître son épilogue le 23 décembre prochain, date de la tenue des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales. A moins de deux mois de cette échéance, les partis et regroupements politiques tentent de mettre les bouchées doubles afin de voir leurs candidats siéger dans les futures institutions qui seront issues des joutes électorales. «Au Mouvement de Libération du Congo (MLC) du sénateur Jean-Pierre Bemba, on se prépare en conséquence», affirme Miché Mangala, vice-président Interfédéral/Kinshasa en charge de l’idéologie et formation.
Pendant que certains politiques de l’opposition se battent pour obtenir de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) le rejet de la machine à voter, le MLC affirme détenir les matériels appropriés et nécessaires pour battre campagne sur toute l’étendue du territoire national. Cependant, le parti de Jean-Pierre Bemba pose une condition : voir la machine à voter écartée du processus.
«Le MLC est un parti très bien organisé. Nous avons aligné plus de 500 candidats au niveau de la députation nationale et provinciale. Nous sommes donc prêts pour les élections crédibles et transparentes qui ne peuvent être possibles que si la Commission Electorale Nationale Indépendante accepte de ne pas utiliser la machine à voter le 23 décembre prochain», indique Miché Mangala.
Pour le vice-président Interfédéral/Kinshasa en charge de l’idéologie et formation au MLC, l’utilisation de la machine à voter dans le processus électoral en République Démocratique du Congo n’est reconnue ni dans la Constitution, ni dans la loi électorale. «En dépit de tout cela, nous continuons à sensibiliser nos militants pour qu’ils s’approprient le processus électoral. Nous disposons des matériels appropriés pour battre campagne sur toute l’étendue du territoire national», rassure-t-il pourtant.
Cap vers les élections
Malgré les revendications faites par son parti auprès de la CENI quant à la requalification du processus électoral, le vice-président interfédéral/Kinshasa en charge de l’idéologie et formation avoue que le MLC maintient le cap vers les élections, malgré l’invalidation de la candidature à la présidentielle de son président national, Jean-Pierre Bemba, par la Cour constitutionnelle.
La Haute Cour, en effet, a rejeté, le 3 septembre dernier, le dossier du sénateur suite à sa condamnation par la Cour Pénale Internationale (CPI), en mars 2018, pour subornation de témoins.
«En 2011, nous sommes allés aux élections, en alignant des candidats députés sur toute l’étendue de la République, sans notre président national, Jean-Pierre Bemba. Aujourd’hui qu’il est libre et lavé par la CPI, le MLC est encore plus organisé. Nous avons nos banderoles, T-shirts, drapeaux, effigies… pour la campagne électorale», a conclu Miché Mangala.
A la veille du lancement de la campagne électorale, le Mouvement de Libération du Congo (MLC), l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, la Dynamique de l’opposition, la plate-forme «Ensemble pour le changement» de Moïse Katumbi, la plate-forme Nouvel Elan d’Adolphe Muzito et la plate-forme SYENCO de Freddy Matungulu ont déposé un mémorandum à l’issue de leur marche du 26 octobre 2018 pour réclamer le rejet, par la CENI, de la machine à voter et de la «révision du fichier électoral, qui contiendrait plus de dix millions d’électeurs sans empreintes».