27 avril 2024

[Tribune] Meurtres des étudiants à l’université de Kinshasa : le décor d’une répression en gestation

Stephie-Mukizi

Par Stéphie MUKINZI

A un mois des élections, la mort d’Hyacinthe Kimbafu et celle de Rodrigue Ilowo, deux étudiants de l’Université de Kinshasa, n’est pas un fait fortuit. Tout comme Rossy Mukendi, Thérèree Kapangala avant eux, le meurtre de ces deux victimes n’a pas fait l’objet d’un ciblage dans le collimateur des escadrons de la mort. Cependant, l’acte posé, lui, semble être prémédité. Réputée comme l’un des foyers hostiles au régime en place, l’UNIKIN a servi de décor à la répression macabre, celle qui attend tout congolais aspirant au changement profond de leur condition de vie. Pour ces deux nouveaux martyrs et pour tant d’autres tombés par balles de l’oppresseur, je dénonce !

Tirez, fusillez et arrêtez ! Tels semblent être les mots d’ordre de nos autorités pour faire taire toute opposition. Avec un sadisme inqualifiable, le pouvoir en place n’aménage aucun effort pour réprimer dans le sang et dans le feu les paisibles citoyens.

Quand ils ne tuent pas, ils arrêtent. C’est ainsi que pour mener une campagne de sensibilisation sur la probité morale et le civisme en période électorale, 17 militants du mouvement citoyen « Vigilance Citoyenne » ont été arrêtés puis transférés à la prison centrale de Kinshasa. Dans la même foulée, 7 militants du mouvement citoyen « Les congolais Débout » ont subi le même sort et sont séquestrés dans les geôles de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) pendant plus de 60 jours, en violation totale des lois de notre pays. Que dirais-je de ces militants de Filimbi qui depuis 11 mois, croupissent en prison. Leur crime ? Avoir réclamé pacifiquement le respect de la constitution. Et que dire de l’enlèvement de « Lumumba » Kambere de la Lucha à Goma ?

Entre résister et se résigner, le peuple congolais doit aujourd’hui plus que jamais opérer un choix. Soit demeurer sous le joug de l’oppresseur ou alors s’en affranchir, au péril de leur vie. L’heure a sonné pour que le peuple fasse le choix entre d’une part continuer à vivoter et d’autre part se battre pour vivre dignement sur leur propre sol.

Notre l’hymne national, le Débout Congolais, doit désormais s’entonner à l’indicatif présent. Il est plus que temps, en effet, de redresser ces fronts, restés longtemps courbés, fronts qui nous empêchaient de voir le bout du tunnel de notre salut.

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