Machine-à-voter-rdc
Par Prisca Lokale
La Commission Électorale Nationale Indépendante(CENI) s’est décidé de faire recourt à la machine à voter pour organiser les scrutins de cette année. Le débat est houleux dans la sphère politique comme sociale de la République démocratique du Congo. D’aucuns estime qu’il s’agit plutôt de la machine à voler, à tricher et que sais-je encore! Quoi de plus normal que de s’exercer un peu à cette « fameuse » machine de Nangaa avant le 23 décembre 2018 jour du vote ?
Il est environ 10h 30minutes, je débarque avec quelques amis au siège de la CENI sur boulevard du 30 juin. Climat frais, il faut prendre les marches. S’adresser au service de sécurité avant d’aller à la réception. On ne brûle pas les étapes. On y est.
À la réception, une salle de 10 mètres environ, quatre policiers assis à l’entrée. Trois autres à l’intérieur. Trois splits nourrissent l’espace. Deux charmantes dames, devant une machine à voter chacune nous accueillent tandis que les autres restent assis. « Nous sommes venus tester la machine » leur dis-je. Très souriante, d’une trentaine révolue, celle devant laquelle je me tiens répond « soyez les bienvenus ».
J’ai testé la machine à voter
C’est parti. Elle nous tend une feuille rectangulaire sur laquelle est écrit en bleu, jaune et rouge sur fond blanc « Bulletin de vote unique » au recto et vierge au verso. J’ai choisi d’être la dernière à m’exercer. Le premier dans ma compagnie franchit toutes les étapes et termine. Le deuxième passe et termine aussi. Puis vient mon tour. La charmante dame me tend le papier. Je le tiens. « Places le devant la machine » m’indique-t-elle. Et du coup apparaît deux mots « Élection présidentielle », qui disparaissent tout de suite et cèdent la place aux photos des candidats présidents. Je remarque que ce sont les photos de la présidentielle de 2011. J’y ai même vue le feu Tshisekedi. « Clique sur la photo de ton candidat » me dit-elle. Je clique. La photo apparaît en gros avec deux inscriptions en légende. L’une sur fond vert (Confirmer), l’autre sur fond rouge (Annuler). Elle me demande, « C’est bien lui ton candidat » ? Si oui, confirme. J’exécute.
Automatiquement, je passe à la phase suivante, « Élections législatives nationales ». « C’est au tour de ton candidat député national », m’explique la dame. J’ai retrouvé mon candidat. Désolé pour lui, il venait de rendre l’âme il y a deux mois maintenant. Mais sa photo reste encore conservée dans les machines de la CENI. Après les provinciales, j’ai terminé la phase de vote.
Les trois photos s’affichent. Mon Président, mon député national et député provincial. Une fois à ce niveau, la machine ne fait plus marche arrière. Et puis, le bulletin de vote sort de la machine. Cette fois, il a imprimé les photos de mes trois candidats au verso en noir et blanc. Avec des petits encadrés. Elle pointe l’urne et me dit: Vas y introduire ton bulletin.
5 minutes ont suffi pour le vote et les explications. Sur la table, je vois trois autres bulletins. Rectangulaires aussi, mais ils ont une couleur unique. L’un est vert. Sur lequel est écrit « Carte d’ouverture des votes » les autres sont rouges. Sur l’un est écrit « Fiche des résultats » et sur l’autre « Carte de clôture des votes ». Curiosité oblige. ‘ »À quoi ça sert » ? Ma question. Elle répond, la carte d’ouverture des votes sert à redémarrer la machine pour commencer les votes. La carte de clôture des votes sert à mettre fin aux votes.
La fiche des résultats imprime le nombre des bulletins utilisés et les nombres des votes pour chaque élection et leurs candidats. « Si les résultats que la machine nous donne sont contraires à ceux de l’urne, nous allons considérer ceux des urnes » a-t-elle précisé.
Moi une habituée des écrans tactiles j’ai fait 5minutes devant la machine. Je me demande comment alors sera cette réalité dans les coins reculés du pays ? Seule la commission électorale est capable de répondre à ces préoccupations.