Par Bénédict Mukendi
Depuis jeudi dans la nuit, Everton et Anderlecht s’entendent pour le prêt de six mois avec option d’achat de Yannick Bolasie. Avant sa grave blessure aux ligaments croisés en 2016, l’international congolais était promu à une carrière de haut plan vu ses prestations en Premier League. Aujourd’hui le joueur congolais a du mal à concrétiser les espoirs posés sur lui.
En 2012, je suis à Kananga, les Léopards de foot de la RDC croisent les Libyens au stade des Martyrs en match des éliminatoires de la Coupe du Monde Brésil 2014. On se rappelle de ce match là où Alain Kaluyituka loupe un peno qui devrait nous relancer en course. D’ailleurs le match se termine par un pourri 0-0. Mais dépassant largement l’heure du jeu, Claude Leroy nous sort une souris de son chapeau. Un mec aux allures très athlétiques. Il avait 24 ans et sa fiche Wikipedia indiquait qu’il évoluait en Championship (deuxième division anglaise). « Yannick Bolasie » c’est son nom. On nous parle de Lyon, Crystal Palace etc machin. Mais le comble du comble. c’est sa rentrée qui a fait très mal aux yeux pour sa première chez les Léopards et au stade des Martyrs. Deux choses s’amalgament dans son esprit : vitesse et précipitation. Mais qu’est ce qu’il est nul. Claude Leroy comme toujours est dans les collimateurs des supporters qui critiquent le choix d’un joueur » fantaisiste”.
Le travail paie, son équipe est montée en Premier league, le championnat le plus médiatisé au Monde. Il est cadre du Crystal Palace. Il se forge sa place dans les coeurs des congolais après les éliminatoires et une CAN 2015 presque réussis. Il devient au fur et à mesure la superstar quoique éphémère de la sélection.
Quand il explose à Crystal Palace, il est considéré comme l’un des joueurs surdoués techniquement en PL. Yoka ba mercatos, Liverpool epayi, Tottenham kuna, dans son pays on le voit signer dans l’un des clubs du big six. Comme pressenti, à l’été 2016 il va atterrir à Liverpool pour signer…à Everton.
Une grave blessure
Chez les toffees, on voit une progression pour un joueur de 27 ans. « Quand un entraîneur te veut, c’est très important que des appels d’agents et directeurs sportifs” nous dit souvent Daniel Riolo. Ronald Koeman qui a voulu enrôler Bolasie depuis son épopée à Southampton, le met dans les très bonnes conditions. Bolasie ne marque pas, mais est toujours titulaire. Il forme à la ligne d’attaque, un duo percutant avec le belge Romelu Lukaku. D’ailleurs pour une option stratégique, les deux joueurs optent de parler en Lingala pour dévier les plans des défenseurs adverses.
Alors qu’on le croyait franchir un palier à Everton, Quatre mois après son arrivée il se blesse gravement dans un match contre Manchester United. Le pire qui puisse arriver à un footballeur : les ligaments croisés. Le joueur va être écarté des terrains pendant 13 mois. Il va rater la CAN 2017 au Gabon où les Léopards vont être éliminés en quarts de finale et les éliminatoires de la coupe du monde Russie 2018.
De retour après sa blessure en Janvier 2018, il ne retrouve plus Ronald Koeman qui l’avait fait venir. L’équipe est en difficulté et ne jouant que pour le maintien. Bolasie n’est pas le même joueur très adulé par les supporters et est souvent relégué en second plan. Quand à l’été 2018 Everton fait signer Marco Silva comme nouvel entraîneur, Bolasie n’est pas dans ses plans. Le congolais est prêté à Aston Villa en deuxième division anglaise. Un prêt peu fructueux puisqu’il est encore prêté six mois à Anderlecht. L’international congolais va découvrir un autre pays après 12 ans de carrière professionnelle en Angleterre.
Puni par l’efficacité
Yannick Bolasie aura 30 ans en Mai prochain et c’est depuis ses 18 ans qu’il évolue en professionnel. Connu pour ses coups de sombrero, ses slaloms, sa vitesse percutante mais “Yala” a peiné à trouver régulièrement les filets adverses. Dans le football moderne, c’est difficile de faire une bonne carrière quand on est attaquant. Tu as beau être le plus surdoué techniquement mais si tu es inefficace devant les buts c’est difficile. Depuis le début de sa carrière professionnelle en 2007, Bolasie a disputé 355 matches mais il n’a marqué qu’à 35 reprises seulement.
Quand on regarde la trajectoire Sadio Mané un autre joueur africain du même style que Bolasie, il a joué en pro jusque fin 2018, 284 et il a marqué 116 buts. Quand on compare les deux joueurs, je ne peux même pas parler de photo. L’écart est abyssal.
Le haut niveau a ses exigences dans l’urgence. Le foot est friand des résultats et ces derniers viennent de l’efficacité des joueurs. J’espère même à 30 ans, Bolasie pourra nous sortir une saison de fou en Jupiler pro league belge. Pourquoi retrouver les chemins des buts… J’en serai l’inconditionnel fan.