Par Jean-Hilaire Shotsha
L’économie congolaise traverse une zone des turbulences face à la crise sanitaire que prévoit le monde. Le franc congolais, la monnaie nationale ne cesse de se déprécier face au dollar américain. Depuis décembre 2019, le taux de change était à 1720 FC et 2010 FC le dollar en juillet 2020. Cette situation liée à la dépréciation du franc congolais à entraîner, de ce fait, la hausse des prix des denrées alimentaires de grande consommation sur le marché.
Dans les bureaux de change de Kinshasa, capitale de la RDC, le taux de parité entre le billet vert et le franc congolais varie d’un cambiste à l’autre. Au centre-ville, des dizaines de tableaux qui se succèdent aux abords du rond-point Forescom dans la commune de la Gombe, affichent des taux différents : 2010FC, 2007FC, 2005… FC pour 1 dollar. Il en est de même à la cité où le taux varie entre : 2000FC, 1970FC, 1950FC… Cette instabilité agace plusieurs fonctionnaires de l’Etat qui sont payés en monnaie locale.
Hausse de prix des denrées alimentaires
Sur les marchés de Kinshasa, les prix de plusieurs denrées ont pris l’ascenseur. Le sachet de sucre de 5kg se vend actuellement à 12000FC au lieu de 8000FC, il y a quelques mois. Le sac de riz de 25 kg est passé de 32.000FC à 45.000FC. Un bidon de 5 litres d’huile végétale, qui se vendait à 10.000FC, se négocie présentement à 15.000FC. Outre les produits vivriers, l’augmentation des tarifs est aussi perceptible au niveau des produits de télécommunication. Où les cartes prépayées qui se vendaient à 1.600FC pour 100 unités, est passée à 2.200FC.
« À Masina, ke sac de riz qui était à 32.000FC en mars est aujourd’hui à 45.000 FC. Les filles qui vendaient du pain pour en vivre vendent aujourd’hui leur corps pour en acheter. Entre les assauts des Kuluna en pleine journée, les braquages des policiers et l’indifférence des autorités, un peuple abandonné », dénonce l’artiste musicien Mohimbi sur sa page Facebook.
L’inflation galopante sur le marché de change
Jean-Baudouin Mayo Mambeke vice-premier ministre, ministre du budget, est revenu le mardi 14 juillet 2020 sur la situation difficile dans laquelle se trouve l’économie congolaise à la sortie de la réunion de conjoncture économique autour du Premier Ministre. Au cours de cette réunion, ils ont évoqué la surchauffe sur le marché de change qui provoque l’inflation galopante.
Il a noté également que ces derniers jours ont été marqués par une accélération du rythme de la formation des prix contrairement à la stabilité relative observée lors de la précédente réunion de conjoncture économique.
« La cause se trouve comme toujours dans la faiblesse de mobilisation des recettes en même temps que dans l’augmentation des dépenses de l’Etat. Ce qui provoque un déficit qui appelle des financements », a dit Jean Baudouin Mayo.
De son côté, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Premier Ministre, a donné de nouvelles instructions à Déogratias Mutombo, Gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC) pour tenter de contenir cette situation. Il a insisté sur le respect par tous les opérateurs économiques de l’obligation du rapatriement des devises après l’exportation des produits venant de la RDC.
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