30 avril 2024

Réforme de l’aménagement du territoire : le GTCRR prone une approche consensuelle

Par Yves Kalikat

Le Gouvernement congolais est décidé à matérialiser la réforme de l’aménagement du territoire. C’est dans cette optique que le Conseil des ministres a validé le 3 juillet dernier le document de politique censé guider le pays sur cette voie de modernisation. Bien que cette initiative soit jugée louable, les organisations de la Société civile environnementale de la RDC, réunies au sein du Groupe de Travail Climat RED Rénové (GTCRR), relèvent quelques écueils qui risquent bien de faire échec à ce programme si des ajustements suggérés ne sont pris en compte.

Amorcée après plusieurs décennies, la réforme de l’aménagement du territoire s’avère un processus si délicate et stratégique qu’il ne faut pas la prendre à la légère, indiquent nombre d’organisations du GTCRR. Ce, d’autant que l’aménagement du territoire est souvent sujet à conflits récurrents.

C’est dans cette optique que le Groupe de travail REDD Rénové plaide pour la relance des discussions sur la politique de l’aménageant du territoire en vue d’intégrer, à travers une approche consensuelle, les suggestions de différentes parties prenantes à ce processus. Cette approche défendue par la Société civile environnementale a été au cœur du point de presse du GTCRR le 18 août dernier.

Revendications

Au nom de toutes les organisations de la Société civile environnementale, Guy Kajemba, coordonnateur du GTCRR, salue les avancées enregistrées dans le processus de la réforme en cours. Tout en ne remettant pas en cause ce qui a été fait, le GTCRR qu’il dirige estime qu’il y’a lieu d’améliorer ce document qui se trouve actuellement au niveau du ministère du Plan. Il y a lieu, selon lui, d’intégrer des éléments de discussions qui manquent pour éviter des conflits dans l’avenir.

«Il y’a lieu d’ouvrir les discussions pour que tous les écueils relevés soient écartés en
vue d’adoption d’un document consensuel», plaide Augustin Mpoyi.

«Nous savons qu’il y’a une ouverture. Nous allons poursuivre les échanges pour passer nos revendications afin d’arriver à améliorer ce document de politique nationale de l’aménagement du territoire», a-t-il indiqué devant la presse.

Nouvelles affectations

Inquiet, le GTCRR se préoccupe de l’avenir de la RDC dont la politique nationale de l’aménagement du territoire risque de ne pas résoudre les vrais problèmes pour lesquels la reforme a été initiée.

«L’évaluation environnementale stratégique n’a pas été faite. C’est cette évaluation qui aurait pris en charge tous les aspects liés à l’environnement, à la biodiversité…», a soutenu Augustin Mpoyi, membre du GTCRR.

Un des cadres du GTCRR a révélé que si la RDC a du mal à se développer, c’est notamment à cause d’une mauvaise approche de l’aménagement du territoire d’autant que ses concepteurs d’antan avaient navigué à vue.

A cet effet, le GTCRR répartie en trois grands groupes les griefs retenus contre les différents livrables attendus dans le cadre de cette réforme. Ainsi, au niveau du processus, cette plateforme reproche l’absence d’une méthodologie claire de capitalisation des contributions des parties prenantes et des experts impliqués dans la production des drafts des documents de ladite reforme.

Consensus

Au niveau de la politique nationale de l’aménagement du territoire, le GTCRR décrie le manque de cohérence. «Elle est du reste dépourvue d’indications pour assurer la coordination intersectorielle et les arbitrages techniques et institutionnelles dans les décisions de répartition des zones et affectations des terres», lit-on dans la note de position.

Au niveau de l’avant-projet de loi d’aménagement du territoire, le GTCRR met le curseur sur certaines lacunes qui nécessitent des améliorations. «Il y’a lieu d’ouvrir les discussions pour que tout ceci soit amélioré», a plaidé Augustin Mpoyi. «Ce n’est pas seulement le GTCRR qui se plaint, les mêmes inquiétudes sont aussi partagées par la CAFI», a-t-il souligné.

Se voulant consensuel, le GTCRR prône le dialogue, la concertation ainsi que le maintien et le caractère ouvert, inclusif et participatif du processus de la réforme de l’aménagement du territoire, en vue de dégager un document planifié et consensuel. Il entend ainsi apporter ses contributions constructives pour un aboutissement heureux du processus.

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