30 avril 2024

Kinshasa : D’une marche pacifique aux affrontements

Par Jean-Hilaire Shotsha

Jeudi 9 juillet 2020, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti au pouvoir décrète une marche pacifique à Kinshasa et d’autres villes de la République Démocratique du Congo. Les mouvements citoyens y compris certains militants et cadres des partis politiques de l’opposition en ont pris part. Cette marche pacifique s’est transformée en affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants, causant des morts, blessés et dégâts matériels. Objectif, protester contre l’entérinement par l’Assemblée nationale du choix porté sur Ronsard Malonda à la tête de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Mais aussi, contre les propositions de loi de réforme judiciaire initiées par les députés Minaku et Sakata du Front Commun pour le Congo (FCC).

Après un bon moment de détente, je me suis décidé de couvrir une marche. Vers 10h 00, la marche commence. Les marcheurs de Tshangu (un assemblage de plusieurs communes populaires Massina, N’djili, Kimbaseke etc.) envahissent le boulevard Lumumba.

Arrivé à Limete, les véritables évènements commencent. Les sièges de certains partis du FCC sont visés et incendiés. Les sièges du PPRD se trouvant à la 6e rue et celui du Parti travailliste de Steve Mbikayi sur Sendwe sont tôt saccagés et incendiés. Armée de l’Eternel, l’église de Sony Kafuta n’était pas épargnée.

le siège du PPRD à la 6ème rue/Limete saccagé

Au palais du Peuple une autre réalité, c’est les éléments de la Police nationale congolaise qui ont assiégé les marcheurs. Des gaz lacrymogènes aux abords du Palais du peuple pour empêcher les militants en provenance de Limete. Une frange des manifestants étaient sous l’encadrement de certains policiers.

Devant le palais du peuple, la police maîtrise la situation

Présent à la manifestation, le Secrétaire Général de l’UDPS, Augustin Kabuya s’est dit inquiet de voir certains combattants d’être tué par éléments de la Police. « Sur le terrain ce jeudi, trois de nos combattants ont été tués. Pour ne pas occasionner un bain de sang, nous rentrons jusqu’à la base où nous allons mettre la sonorisation et passer un message un fort », a indiqué Augustin Kabuya.

Dans son communiqué, la police nationale congolaise déplore un mort dans le camp de manifestants. 19 policiers blessés dont deux grièvement. 5 manifestants blessés et des dégâts matériels.

D’un côté comme de l’autre, ils n’ont pas pu gérer leurs brebis, je demande aux dirigeants de la coalition au pouvoir (FCC-CACH) de faire une bonne lecture de ces événements, et comprendre les vœux de la population pour mettre fin à ces genres d’affrontement qui génèrent la perte des vies humaines et des biens matériels. A la population de marcher dans le respect de la loi.

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