2 mai 2024

Mémo de la Lucha Beni à Felix Tshisekedi, président de la RDC

lucha

Par Lucha

Voici vos cinq promesses pour la pacification de Beni, réalisez-les !

Mémorandum de la Lucha/Beni adressé au nouveau Président de la République Démocratique du Congo.

Monsieur le président,

Le jeudi 24 janvier 2019, vous avez été investi président de la République Démocratique du Congo, en remplacement de Joseph Kabila dont le gouvernement a lamentablement échoué à assurer la sécurité des Congolais, notamment dans cette région-martyre de Beni. Vous voilà investi de tous les pouvoirs pour mettre en œuvre chacune des promesses que vous aviez faites pendant vos années de lutte et durant la campagne électorale.

Au moment même où vous prêtiez serment au Palais de la Nation, à Kisiki sur la route Oïcha-Eringeti trois Congolais étaient sauvagement massacrés, une dizaine d’autres enlevés et trois véhicules incendiés par des assaillants que personne n’a jamais pu identifier avec certitude. De telles attaques sont quasi-quotidiennes depuis 2014 ! Et comme souvent depuis 2014, l’armée congolaise est arrivée en retard sur le lieu de l’attaque, pour constater impuissamment les dégâts.

Puisque le régime précédant s’est montré complaisant, si pas complice de ces massacres sans, la population de Beni attend impatiemment de votre présidence des mesures urgentes pour empêcher de nouveaux massacres, et pour, à court terme, rétablir la paix et la sécurité afin que les gens puissent faire leur deuil, les réfugiés et déplacés retourner dans leurs villages, et une vie normale reprendre.

Monsieur le président ;

Une semaine après votre entrée en fonction, nous avons tenu à vous rappeler vos promesses pour le rétablissement de la paix et la sécurité dans la région de Beni et vous inviter à les matérialiser le plus tôt possible car chaque jour qui passe les gens meurent et l’espoir s’effrite.

1. Installation de l’Etat-major des Forces Armées de la République Démocratique du Congo à Beni et de l’institution présidence de la République à Goma jusqu’au rétablissement effectif de la paix et de la sécurité à Beni.

Le rétablissement de la paix passe par un suivi de proximité de l’évolution de la situation sur terrain et c’est pour ça que cette promesse est porteuse d’espoir pour les populations meurtries de Beni. Déplacer les hautes autorités militaires et politiques à Beni et Goma permettrait une évaluation permanente des opérations militaires sur terrain et déclencher des stratégies adaptées pour mettre hors d’état de nuire ceux qui endeuillent continuellement la région. Le renouvellement proc améliorer la coopération avec la Brigade d’intervention et les autres composantes de la MONUSCO sur le terrain, pour des résultats optimaux dans la protection effective des civils et le démantèlement des auteurs des massacres et d’autres actes ciblant la population et ses biens. La matérialisation de cette promesse dépend de vous et rien que de vous : agissez !

2. La poursuite en justice des auteurs des massacres, enlèvements, viols des civils dans la région de Beni.

Monsieur le président, bien que voir les auteurs de massacres odieux à Beni répondre de leurs actes ne rendra pas la vie aux milliers de nos frères morts, cela nous permettra de finir notre deuil, d’exiger réparation, de nous sentir considérés en tant que Congolais et humains. C’est à ce titre que nous sommes inquiets du rapprochement entre votre regroupement politique et des responsables politiques et militaires sur qui reposent des sérieux indices de complicité avec les tueurs de Beni à la lumière des rapports des organisations internationales et nationales crédibles et des témoignages concordants des rescapés. Nous sommes ouvertement opposés à toute idée de pardon sans vérité, justice et réparation. La réconciliation nationale, la vraie, ne peut pas s’accommoder de l’impunité.

3. Le relèvement socio-économique des zones sinistrées de Beni.

La guerre que connait la région de Beni depuis plus de 4 ans est à la base d’une véritable destruction du tissu socio-économique et humanitaire. Les zones rurales de Beni, greniers agricoles de la région sont désormais inaccessibles, des véhicules transportant des marchandises et des maisons ont été incendiés, des biens de la population ont été systématiquement pillés. Bref, c’est toute l’économie locale qui est ébranlée. La situation socioéconomique et humanitaire est encore plus déplorable pour les rescapés directs des massacres. Chaque attaque dans la région de Beni fait des déplacés, des orphelins, des veuves, … qui n’ont rien pour vivre honorablement. Vous avez promis durant votre campagne d’être aux côtés de ces rescapés, nous avons hâte de vous voir agir. Nous estimons que l’exonération fiscale momentanée des activités socio-économiques dans les zones en proie au conflit armé, l’effectivité de la gratuité de l’enseignement primaire dans les établissements scolaires publics et privés, la réduction des frais de scolarité dans les institutions secondaires ainsi que d’enseignement supérieur et universitaire, l’assistance humanitaire aux rescapés directs des massacres, l’élargissement de la mesure de gratuité des soins à toutes les entités en proie aux massacres sont des mesures urgentes que vous pouvez prendre pour alléger les souffrances des habitants.

4. La construction d’une armée Républicaine, apolitique, disciplinée, motivée, bien encadrée et capable de défendre le pays, d’éradiquer toutes les forces négatives sur l’étendue de la République, de protéger nos frontières et de faire face à toute forme d’agression extérieure.

En ces jours, la bataille contre les tueurs de Beni est menée par les FARDC avec l’appui de la MONUSCO. Nous n’avons que ceux-là (Les FARDC) comme forces militaires de protection et il est important que les forces loyalistes soient mis dans des conditions leur permettant de remplir fidèlement et loyalement les missions leurs dévolues. Cela passe par la paie régulière et honorable des militaires et policiers, la construction des casernes dignes pour notre vaillante armée, l’équipement adéquat et la modernisation des forces de sécurité, la formation militaire, le renforcement de la discipline et le rejet de la culture de l’impunité dans le rang des forces de sécurité.

5. La mise en place d’une politique étrangère susceptible de déclencher l’implication non complaisante de la communauté internationale pour une réelle protection des civils et le rétablissement durable de la paix en RDC.

La position stratégique de notre pays (neuf voisins) et le fait pour notre pays d’être membre de plusieurs organisations internationales sont des atouts majeurs pouvant être exploités pour le rétablissement d’une paix durable. La contribution de la communauté internationale à la pacification de la RDC doit être évaluée et réorientée. La transformation de la Brigade d’intervention de l’ONU en une force régionale et le renforcement de celle-ci en troupes et en moyens, avec pour mandat d’assurer la protection effective des civils, traquer les auteurs des massacres et stabiliser la région de Beni serait un des résultats encourageants d’une diplomatie agissante et tournées vers le bien être des Congolais. On attend de vous voir agir dans ce domaine. Enfin, nous attendons votre implication pour que les élections législatives et provinciales dans les circonscriptions de Beni, Beni-ville et Butembo puissent effectivement se tenir en mars 2019, et que cette fois la volonté du peuple soit respectée.

Monsieur le président,

Les promesses ne sont pas faites pour être ignorées. CE MEMORANDUM NE REPREND QUE VOS PROMESSES, REALISEZ-LES. Chaque jour qui passe sans les mettre en œuvre ; chaque nouveau massacre ou pillage ; seront désormais comptabilisés sur votre passif.

Fait à Beni, le 31 Janvier 2018

Pour la LUCHA

La cellule de Communications-Jeunesse

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