24 avril 2024

V. Club peut gagner une LDC, à condition de changer certaines choses

Par Bénédict Mukendi

Encore une fois et Vita Club était éliminée de la phase des groupes de la Ligue des Champions de la CAF. Le club kinois a montré une image piteuse en finissant dernier de sa poule avec 7 points. Je suis persuadé que les dauphins noirs peuvent gagner une LDC de la CAF, mais il va falloir donner un coup fort.

C’est une saison à vite oublier pour l’A.S V. Club. Elle qui était annoncée à un moment comme favorite dans son groupe, s’est vue obligée de quitter la course. Samedi dernier, V.Club a laissé filer Al Ahly et Simba en quarts de finale. Impensable non ? Il faut remonter à la saison 2014 pour voir V.Club faire bonne figure en Ligue des Champions de la CAF. L’équipe d’alors avait atteint la finale mais perdue sur la règle du but marqué à l’extérieur contre l’Entente Sétif. Plus le temps passe, plus ça commence à être pire pour le club en Afrique.

Les connaisseurs du foot accablent V.Club avec quelques éléments de vérité. « V. Club ne pourra jamais devenir une grande équipe africaine en perdant chaque fois à l’extérieur » disent-ils. J’entends ces critiques et je suis obligé de les partager sans me plonger dans ce v.clubo-scepticisme permanent.

Merci Florent Ibenge

Après le fiasco en Afrique, un frémissement au sein des verts et noirs ne devrait étonner personne. Deux finales africaines perdues (2014 et 2018), deux mauvaises phases de groupe en Ligue des Champions (2017 et 2019). L’As V. Club doit resserrer le boulon. Ce qui devra nécessairement passer par une chose : « remercier Florent Ibenge, le Coach ». Oui, il faut le faire. Depuis son arrivée à la tête du staff en 2012, Ibenge a remporté deux championnats nationaux en 2015 et 2018. Il faut le féliciter parce que le Club avait perdu depuis longtemps l’habitude d’un trophée. Je ne sais pas s’il faut exonérer Florent Ibenge pour n’avoir gagné que deux titres domestiques. Je ne pense pas que ça soit la grande priorité de l’équipe dirigeante chapotée par Gabriel Amisi. Cependant, V.Club est comme le Paris Saint-Germain en France. L’équipe peut autant gagner localement mais il y a toujours cette obsession obsédante de s’affirmer sur le plan continental. C’est tout le combat. 7 ans durant, Florent Ibenge n’a pas su répondre à cette attente. Depuis longtemps, on le considère comme l’homme de la situation.

En plus de son contrat qui le lie aux dauphins noirs, ce technicien de 58 ans officie comme sélectionneur des Léopards de la RDC depuis 2014. Une dualité exaspérante. Ibenge, dans sa peau entraîneur-sélectionneur est visiblement cramé. Entre l’exigence des résultats pour l’équipe nationale mal au point et l’envie d’amener V.Club sur le toit de l’Afrique, tu as beau être le meilleur des entraîneurs, je le crois intenable. Il faut un nouveau challenge, un sang nouveau.

Si ce club qui prétend rivaliser avec les grandes écuries africaines, il ne peut pas se contenter à disputer chaque année le titre du championnat national avec Mazembe. Tous les deux s’envolent de toute concurrence au Congo. Mais il faut repousser les limites et voir loin. Mazembe a réussi à le faire et les résultats sont là.

Pousser certains joueurs dehors

Une chose est sûre. Quand certains joueurs très sollicités forceront le départ, il faudra les laisser partir. C’est la conséquence d’une logique main Stream ancrée dans ce club qui consiste à reconstruire, construire puis déconstruire. Le projet à long terme dans l’A.S V.Club n’a jamais été d’actualité, les (bons) joueurs viennent et repartent une saison après. Quelle serait la configuration V.Club aujourd’hui si on gardait dans la même équipe Dayo, Morrisson, Atouba, Traoré, Muzungu, Sidibé ?

A chaque débâcle en Afrique on passe à la reconstruction après les éventuels départs. Comme je l’ai dit, je crois que V.Club peut gagner une LDC de la CAF. Mais pour penser le faire déjà, Il faut se débarrasser de certains « faux bons » joueurs comme Padou Bompunga qui, au-delà de ses blessures, a eu des prestations catastrophiques en Afrique.

Le match retour contre Saoura en est la plus grande illustration. Munganga, on doit lui donner le quitus de quitter le club. Depuis 2014 où il a été dans une exceptionnelle, il est devenu l’ombre de lui-même. Manzoki c’est une erreur de casting parce qu’il n’a toujours pas répondu présent comme meilleure doublure de Makusu. Le bon de départ devrait être aussi remis à Tunombe, Makwekwe, Bafola et Lomboto.

Et si on pense Directeur Sportif ?

Le manque d’organisation, prétexte de l’existence du football amateur est une ignorance. A défaut d’avoir des infrastructures complètes, V.Club devrait penser à son squelette hiérarchique. Il faut une direction sportive chargée de gérer le club au quotidien, de faire le pont entre la direction du club et l’entraineur ainsi que des joueurs ; chapoter le recrutement et l’intendance. Chargé de suivre les objectifs du Club. Il ne suffit pas pour un simple recrutement voir seul le président du club et l’entraineur s’impliquer.

A Mazembe, la notion est déjà pratiquée avec Frédéric Kitenge qui fait le job comme « manager général » du club. Pour le démontrer, il suffit de voir les résultats.

Les structures à l’ancienne au sein de l’A.S V. Club avec les secrétaires généraux, les présidents sections-Foot etc, sont éculées et on doit y tourner le dos. Chaque année, l’équipe dépense des moyens pour à la fin récolter les mêmes suites faméliques. Si As Vita-Club voudrait avoir des résultats escomptés, il est encore temps de faire bouger les choses.

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