
Par Jean-Hilaire Shotsha
Tshangu, l’un des districts le plus populaire de Kinshasa, est surnommé Chine populaire par les Kinoises et Kinois. C’est aussi le coin le plus mouvementé et le plus dangereux de la capitale congolaise. L’histoire ne trompe pas, dit-on. Ceux qui l’ont vécu, savent et peuvent la témoigner. La plupart des soulèvements et marches commencent par Tshangu. Chaque jour, des marées humaines sont perceptibles dans les arrêts de bus tout au long du boulevard Lumumba. On observe également des milliers de personnes faire les pieds, matin comme soir, sur le tronçon compris entre De bonhomme et Kingasani ya suka.
Est-ce la coalition Lamuka profite-t-elle de ce bain de foule qui n’est pas forcément le sien ? Plus de 5 millions de Congolais habitent le district de la Tshangu.
Le district de la Tshangu, regroupant les communes de Masina, Ndjili, Kimbanseke et N’sele, est surnommé avec raison « Chine populaire ». Sa population est très mobilisée et soudée pour des manifestations de toutes les couleurs. Tshangu est considérée comme un champ pour les politiciens où tout le monde peut glaner.
Lamuka se croit avoir une majorité écrasante de ce côté-là mais non, Joseph Kabila, Félix-Antoine Tshisekedi, Moïse Katumbi pour ne citer que ceux-là. Les leaders de cette coalition se trompent à chaque fois. Ces habitants n’ont pas de couleur politique et applaudissent quand ils en ont envie. Il suffit qu’ils saluent un groupe de gens en passant, ce sont tous les usagers de la route qui accourent et chantent à leur gloire. Tshangu accueille tout le monde. Ce district situé à l’Est de Kinshasa a accueilli les rebelles du RCD et brillé les rwandais vivement à l’entrée de l’AFDL. N’importe quel leader peut la mobiliser.
La population de Tshangu est toujours prête à marcher. Elle répond à l’appel de tous leaders qui se pointent. La majorité de ce coin de la capitale est impersonnelle, virtuelle ; elle constitue un agrégat.