20 avril 2024

Sextape des élèves : Des internautes réagissent et s’indignent de la sanction infligée

Par Jean-Hilaire Shotsha

C’est le sujet à la Une sur la toile congolaise. Il s’agit d’une sextape des élèves du collège Saint George de Kintambo à Kinshasa, capitale de la RDC. Un bon nombre d’internautes en parle depuis quelques jours.

Sur instruction de Tony Mwaba, ministre de l’enseignement primaire secondaire et techniques, après leur identification, ces élèves ne peuvent plus jamais être inscrits dans une école basée sur le territoire congolais. Une action en justice n’est pas exclue. Plusieurs internautes sont contre cette sanction infligée aux élèves.

Face à la dépravation mœurs, l’éducation est meilleure arme que la répression, pense Jonathan Roland Eloho, avocat près la cour d’Appel et président du collectif Débout Kongolais (DK).

« Si pour une sextape, ils sont bannis a vie… Je n’ose pas imaginer ce vers quoi ils vont se réfugier… Vu la fureur avec laquelle ils sont châtiés… Les instances judiciaires sont là pour le châtiment qui doit être défini dans le temps pour éviter de détruire à jamais l’avenir de ces enfants visiblement égarés de notre société. Pourquoi les bannir ad vitaem eternam ? », réagit Jonathan Roland Eloho.

Pour Patrick Kanga, juriste, on ne peut pas livrer des mineurs à la vindicte populaire. Quelles que soient leurs fautes et de surcroît sacrifier leur avenir. « La société a le devoir de rééduquer même ses pires enfants. Ils doivent être sanctionnés pour revenir sur le droit chemin », dit-il. « Quelle est l’autorité habilitée ? Quelle décision prendre conformément à la Constitution, à la loi et au règlement qui régit leurs établissements ? Une décision administrative ne se prend ni ne se lit comme une déclaration politique. Quid de l’éducation nationale ? », a-t-il ajouté.

Selon Will Class Nlemvo, journaliste, cette affaire pouvait bien être gérée uniquement par les autorités de l’école impliquée. « L’immoralité ce n’est pas seulement le sexe en public mais tout acte contraire à la raison. Chaque année il y a des élèves qui commettent le vol ou des agressions voire contre leurs enseignants et je ne vois pas le ministre sanctionner tous ces « délits » dans le milieu scolaire sauf s’il manque à faire comme il vient de le prouver dans l’affaire en cours », explique-t-il.

« Exclure ces enfants de l’établissement scolaire c’est légitime mais les priver la prise en charge scolaire toute leur vie c’est juste de l’excès de zèle et si c’est ça que vous appelez frapper fort c’est honteux, soyez raisonnable », réagit Germain NT.

Rodriguez Katsuva, journaliste, va tout faire pour abroger cette décision ridicule et honteuse. « Cher ministre, il est inacceptable d’exclure ces élèves de toutes les écoles du territoire national. Avez-vous seulement réfléchi à cette décision inconstitutionnelle et terriblement ridicule ? Revenez dessus, vous n’avez pas le droit de sacrifier leur avenir », tweete Rodriguez Katsuva. Et de poursuivre : « On a assez joué avec les avenirs des gens au Congo. Tu te réveilles un matin et tu décide que des élèves n’iront plus dans aucune école du pays ».

Nos comportements trahissent le milieu d’où nous venons, dit-on en psychologie. Cet acte doit interpeller les parents de pouvoir bien éduquer leurs enfants, car l’école complète l’éducation reçue à la maison.

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