28 mars 2024

RDC : La Banque mondiale encourage les jeunes à recourir au numérique pour créer des emplois

Cinq intervenants ont défilé devant l’assistance pour présenter leurs projets innovateurs au numérique. (Photo FDA)

Avec Forum des As & Yves Kalikat

Le bureau de la Banque mondiale en République démocratique du Congo a célébré mercredi 17 octobre 2018 la Journée mondiale pour la fin de la pauvreté. Organisée à Kinshasa, cette manifestation a mobilisé une quarantaine de participants, dont nombre d’experts de la Banque mondiale et plusieurs représentants des ‘‘Start up’’ locaux, actifs dans le domaine du numérique. 

Cinq intervenants ont défilé devant l’assistance au courant de cette journée. Tous jeunes, ils avaient comme point commun des projets innovateurs qui ont fait boule de neige grâce au numérique. Unique femme de l’équipe, Noushka Lusett Teixera a présenté au public son association ‘‘Matumaini Asbl’’. «Constituée essentiellement de femmes, cette organisation est conçue exclusivement pour les femmes, bien qu’on y retrouve quelques hommes», a précisé Noushka Teixera.

Dans son intervention axée sur ‘‘l’alphabétisation et le digital’’, la présidente de ‘‘Matumaini Asbl’’ a éclairé la lanterne des participants sur la Coopérative des femmes que son association a créée en 2016. Dénommée ‘‘Uzazi’’ (contraction de l’expression swahili ‘‘Uzuri wa Asili’’ : la beauté de la tradition, NDLR), cette coopérative a été mise sur pied pour assurer l’autonomisation de la femme en milieu défavorisé, a fait remarquer Noushka Teixera.

Préparées à l’emploi, les femmes admises dans son centre de formation apprennent à fabriquer des produits 100 % naturel. Elles sont en mesure de fabriquer notamment des lotions pour la peau ou des pommades pour les cheveux, voire du savon à base de miel, d’avocat, de carotte, d’ail, de karité, de cacao… ou de gingembre.

«Utilisant à fond des supports numériques‘‘Matumaini Asbl’’ s’attèle à générer une chaîne de valeur, constituée par des femmes qui, au cours du processus d’initiation à la fabrication artisanale des produits manufacturés, bénéficient d’un accès gratuit à l’alphabétisation. Avec certaines femmes provenant de milieux défavorisés, nous commençons nos séances de formation à zéro, en enseignant des notions élémentaires d’alphabétisation et d’arithmétique. Pour celles qui ont déjà un niveau élémentaire, nous tâchons d’améliorer leurs connaissances», explique Noushka Teixera à ‘‘Forum des As’’.

«Tâchant ainsi de diffuser des contenus pédagogiques dans les langues locales à travers les tablettes et les ordinateurs qu’elle met à la disposition des apprenantes, ‘‘Matumaini Asbl’’ tient à promouvoir le développement professionnel des femmes pour améliorer leurs conditions de vie et contribuer ainsi à la réduction de la pauvreté. Une manière  pour nous d’assurer la durabilité du développement socio-économique», précise Noushka Teixera.

Des leçons pour enfants par téléphone

Nathan Muteba Tshimankinda a, pour sa part, captivé l’attention du public en présentant le programme développé par l’entreprise ‘‘Africa Kids’’. Les jeunes entrepreneurs de cette start up ont mis sur pied une application qui permet en une minute de diffuser un contenu pédagogique spécifique, destiné à faciliter aux enfants l’apprentissage sans beaucoup d’efforts.

Séance tenante, Nathan Muteba a projeté une vidéo qui apprend, sur fond musical, les 26 provinces de la République démocratique du Congo. ‘‘Cette application, qui facilite l’apprentissage des jeunes par le numérique, est déjà disponible et téléchargeable sur téléphone pour le bien de nos enfants’’, a indiqué à ce  propos l’intervenant.

D’autres exposés aussi captivants ont été présentés par Zoé Laby de Labes Key, Idriss Mangaya de Foundation Lumumba Lab et Dr Serge Mbay Kabway d’Elongo Elonga.

Des expériences fascinantes

Saluées par Raïssa Malu, la modératrice de la journée et promotrice de la Semaine de la science et de la technologie, ces innovations ont fasciné l’auditoire, d’autant que nombre de participants au forum ne s’attendaient pas à voir de jeunes Congolais aussi inventifs dans la création de l’emploi et dans l’univers digital.

Présents dans la salle, les représentants des banques, de l’Office national de l’Emploi (ONEM) et d’autres organisations ont jugé l’occasion propice pour encourager ces  initiatives et stimuler d’autres  jeunes à se lancer aussi dans le numérique, pour résorber le chômage et contribuer au développement du pays. 

Les freins au décollage de la RDC

Un bémol toutefois a été soulevé par Chadi Bou Habib, le Représentant ad intérim de la Banque mondiale en République  démocratique du Congo : «Vous avez tous parlé des avantages des technologies développées, mais vous n’avez pas fait allusion des difficultés rencontrées. Comment, par exemple, développer le numérique sans électricité ni  route  viable ? A vrai dire, toutes ces technologies se soutiennent mutuellement : l’électricité soutient le numérique qui soutient l’agriculture…».

Prenant en exemple le Rwanda qui a connu un bond spectaculaire en matière du numérique, Chadi Bou Habib révèle que la desserte en électricité dans ce petit pays est de 40% sur  l’échiquier national contre 15% en RDC, et de 70% en milieu urbain contre 33 % au Congo. «Par ailleurs, interroge-t-il, comment la RDC, un pays de la taille de l’Europe occidentale, qui regorge à peine 15.000 kms de routes, peut arriver à décoller aussi vite si ces préalables ne sont pas remplis ?

Révélant que la Banque mondiale débourse chaque année entre 400 et 500 millions de dollars pour la RDC, Chadi Bou Habib constate que, malgré tous ces fonds, l’amélioration des conditions de vie n’est toujours pas perceptible. Il en serait de  même, selon lui, si ces sommes seraient doublées. D’où, suggère-t-il la mobilisation sine qua non des ressources domestiques pour assurer un développement pérenne et mettre réellement un terme à la pauvreté.

Lire aussi le texte en cliquant sur le lien suivant :

http://www.forumdesas.org/spip.php?article17415

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