
Droit tiers
Par Jean-Hilaire Shotsha
Ils sont des milliers des jeunes qui finissent des études universitaires et supérieures, pour ne pas citer les diplômés d’Etat, et se déversent sans succès sur le marché de l’emploi. Sur le terrain, les entreprises publiques qui devraient employer le plus grand nombre des jeunes sont en faillites et d’autres n’existent plus. Un pays avec une Fonction Publique dominée par le vieillissement, les doublons et la jeunesse qui devrait assurer la relève ne sait pas à quel saint se vouer et vit dans le désespoir. Après les études trouver un emploi au pays de Fatshi-Béton est presqu’un calvaire. Voilà, la vraie source des tous les maux au l’un des pays les plus riches de la planète.
Ce que dit la loi
Pendant ce temps, ceux qui sont sensés représenter l’Etat violent la constitution du pays, dans son article 36 indique que le travail est un droit sacré pour chaque congolais. « L’Etat garantit le droit au travail, la protection contre le chômage et une rémunération équitable et satisfaisante assurant au travailleur ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine, complétée par tous les autres moyens de protection sociale, notamment, la pension de retraite et la rente viagère », lit-on dans la même disposition.
La réalité sur terrain
Le taux de chômage en RDC est l’un des plus critiques de la planète. Le chômage touche près de la moitié de la population, surtout les jeunes. Malgré les études faites, trouver un emploi au Congo-Démocratique relève parfois d’un miracle. La plupart de jeunes est au chômage. Attendre l’emploi de l’Etat congolais, pour beaucoup, c’est perdre son temps.
Face à cette situation, un bon nombre des jeunes diplômés se lancent dans la débrouillardise. Parfois, il faut être recommandé par une personnalité. Plus grave encore la méritocratie est bafouée en RDC. Pour preuve, moi-même, après avoir décroché mon diplôme de licence en journalisme, j’ai fait le tour des médias et pour déposer les dossiers. Malheureusement, je n’avais jamais eu un coup de fil. Après quelques années de chômage, je me suis lancé dans l’informel.
La promesse du Président toujours non tenue
Félix Tshisekedi, Président de la RDC, avait annoncé, le 29 juin 2019, dans son discours à l’occasion de la commémoration du 59ème anniversaire d’accession de la RDC à l’indépendance, son souhait notamment de lutter contre le chômage des jeunes avec la création d’un Fonds de garantie destiné à financer des projets des jeunes entrepreneurs mais une promesse qui reste sans effet.
« Je prendrais des mesures pour lutter contre le chômage des jeunes. Des mesures incitatives seront prises en faveur des entreprises qui vont employer des jeunes. Un fonds de garantie sera créé pour leur permettre d’accéder aux crédits bancaires tout en bénéficiant d’un accompagnement dans la gestion de leurs projets », avait-il dit.
En RDC, malgré les promesses des autorités, la création d’emplois stagne, les inégalités persistent, le taux de chômage reste très élevé, surtout pour les jeunes abandonnés à leur triste sort.