Port MGT : Les opérateurs économiques crient à l’arnaque autour de la vérification des marchandises

Matadi Gateway Terminal (Droit tiers)

La Rédaction

Les ports de Matadi sont réputés les plus cher si pas au monde mais en Afrique. Des opérateurs économiques y dénoncent souvent la multiplicité des taxes illégales. Dans la ville portuaire de Matadi, Chef-lieu de la province du Kongo-Central, l’Etat congolais et les concessionnaires créent des taxes qui surchargent les importateurs. Entre autres mairie, quarantaine, vérification…

Toutes ces taxes, sans soubassement légal font que la douane congolaise soit la plus chère au monde. En ce qui concerne la mairie par exemple, les opérateurs économiques paient 15$ pour un container de 40 pieds et 10$ celui de 20 pieds. Les containers des véhicules sont taxés selon le nombre de véhicules chargés et le modèle (voiture ou jeep) ; quarantaine, il faut débourser 35$ et 25$, la vérification 174$ par container (40 et 20 pieds). Au port privé MGT, certains importateurs paient deux fois les frais de vérification, imposés par le concessionnaire sous l’œil impuissant de l’Etat congolais.

MGT, les opérateurs économiques crient à l’arnaque

Ce qui se passe à MGT mérite d’être dénoncé. C’est du vol à ciel ouvert mieux, de l’arnaque. Certains importateurs dénoncent la double facturation de la vérification des marchandises. Pour un seul container, ces derniers sont obligés de payer deux fois les frais (174$) de vérification ; scanner et physique. Les prélèvements sont nommés transferts pour la vérification par la DGDA conteneur et pour scan conteneur.

Draft transfert pour scan container (Photo Blog du Citoyen)

Contacté par Blog du Citoyen, un commerçant reconnait avoir payé 348$ pour son container de 40’. Le container a été scanné juste après déchargement du navire, sans le savoir, son déclarant a payé 174$ pour la vérification. « Le concessionnaire MGT escroque ses clients que nous sommes. Comment il peut nous facturer deux fois pour une même opération qui est la vérification. Juste pour positionner le container ou le faire passer au scanneur on doit payer 174$ ? Quand lui-même fait scanner sans avis de l’importateur ce dernier doit payer 348$. Ces choses se passent qu’en RDC », dénonce Marcel Nkaku, importateur.

Draft transfert pour vérification par la DGDA

Et de poursuivre : « Les frais de livraison, relevage entrée et sortie, planification et pointage portuaire estimés à 1850$ et les magasinages (25$ par jour) que MGT nous facture 96 heures, soit 4 jours après l’arrivée du navire au port ne suffisent ? ».

Voici comment ça se passe

Avant l’installation du Scanneur, la Direction générale des douanes et accises (DGDA) avait instruit que toute déclaration qui passe par le circuit rouge (vérification physique de la marchandise) doit passer par l’ouverture pour vérification. A l’avènement du Scanneur, cette mesure a été suspendue, les containers étaient scannés ; seuls les containers suspectés passaient par l’ouverture.

Après plusieurs abus commis par les gestionnaires de cette innovation au niveau de la DGDA, le transfert des containers pour scan a été suspendu. L’actuel directeur provincial a exigé la vérification physique de la marchandise avant d’imposer, quelques mois après, de la reprise de scanning des containers.

Cette fois le scanning se fait en amont, une fois déchargé du navire, le container passe par le scanneur avant d’être déposé au parc à container. C’est à ce stade que l’arnaque intervient. C’est la DGDA qui envoie à MGT la liste des containers à scanner et le concessionnaire inclus les frais de transfert pour scan (174$) dans sa facture. Une fois la déclaration est enregistrée au circuit rouge, l’importateur paie encore 174$, frais de transfert pour la vérification par la DGDA.

Il est sans conteste que l’ouverture et l’usage systématique du scanneur dans les procédures de dédouanement offre de nombreux avantages tant dans la lutte contre la fraude que de la facilitation plus large des procédures. Cependant, la mise en œuvre d’un tel dispositif, surtout dans un pays en voie de développement qui s’appuie sur l’expertise des sociétés d’inspection et d’exploitation des terminaux portuaires, requiert une concertation optimale avec tous les opérateurs économiques et intervenant dans la chaîne logistique.

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