23 avril 2024

Mariages précoces, un frein à l’épanouissement de la jeune fille congolaise

Par Joslin Lomba

Le mariage précoce est l’une des réalités vécues dans plusieurs milieux périurbains et ruraux en République Démocratique du Congo. Malgré l’interdiction par le Code de la famille congolaise, cette pratique prend de plus en plus corps, encouragée par certains rites traditionnels dans certains clans et autres inégalités sociales. Et pourtant, ce mariage constitue un frein à l’épanouissement de la jeune fille congolaise.

Blogducitoyen.net est allé à Ngaliema, au quartier Ngomba Kinsuka, à la découverte de Sarah Diasivi, fille-mère d’environs 16 ans d’âge. Elle nous raconte son calvaire et les raisons de son mariage précoce.

« J’avais besoin d’étudier et devenir médecin mais mon rêve n’était qu’une utopie. Vu, la souffrance, n’avoir rien de quoi mettre sous la dent, je me suis décidée de me prostituer pour trouver même la nourriture », nous explique Sarah Diasivi. Et d’ajouter : « J’ai été engrossée par manque de soutien, à cause de la pauvreté ma famille. Mes parents n’avaient pas de moyen ni un travail décent pour assurer ma scolarité. Et du coup, j’ai rencontré un monsieur de 25 ans qui me prenait en charge. Il était devenu le ‘’sauveur’’ de toute la famille, jusqu’à ce qu’il m’a engrossé ».

Avec des larmes aux yeux, cette fille-mère témoigne qu’elle est rejetée par le père de son enfant.

Quelle solution à ce problème ?

Certains observateurs estiment que la lutte contre ce phénomène doit passer par la sensibilisation des ménages, en mettant en exergue les conséquences de ce type de mariage. L’amélioration des conditions de vie doit également être envisagée. Car, l’extrême pauvreté des parents est l’une des causes des mariages précoces. Au-delà, chaque citoyen devrait jouer sa partition pour lutter contre cette pratique devenue un sport national en RDC.

Prôner les valeurs de la jeune fille qui sont souvent marginalisées par la coutume et la tradition est l’une des solutions. Bon nombre de jeunes filles n’ont pas accès à une scolarité adéquate pouvant leur permettre de résister aux pressions familiales, aux us et coutumes.

La précarité des conditions vie, l’impréparation des parents et leur immaturité sont entre autres les corollaires de ce phénomène, engendrant le sous-développement.

Ce que pourraient faire les parents et les autorités

Les parents de leur côté doivent s’engager à inculquer non seulement une bonne éducation (instruction) à leurs filles, mais aussi assumer leurs responsabilités en tant que tels. Les autorités devraient lutter contre l’an alphabétisation des jeunes filles, afin de mieux les préparer à l’autonomisation, renforcer et rendre obligatoire leur scolarité. Encadrer la jeune fille sur le plan moral et intellectuel.

Dans la même optique, mettre sur pieds une loi interdisant les mariages précoces et créer des centres d’encadrement spécialisés sur l’éducation sexuelle et aux métiers. La jeune fille congolaise doit également elle-même prendre conscience de son état pour sortir de cette prison de l’ignorance.

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