29 mars 2024

Marche anti-Karega : Après plusieurs tentatives d’empêchement, les mouvements citoyens déposent leur mémo

Par Jean-Hilaire Shotsha

Pour réclamer l’expulsion de Vincent Karega, ambassadeur du Rwanda en République démocratique du Congo (RDC), Lucha, Filimbi, Congolais Débout et autres mouvements citoyens misent sur des actions pacifiques. Ce mercredi 23 septembre 2020, ils ont marchés pacifiquement. Parti du Rond-point Huilerie situé entre les communes de Kinshasa et Lingwala, comme point de chute ministère des affaires étrangères, où les activistes ont déposé leur mémo.

Au ministère des affaires étrangères, les mouvements citoyens déposent leur mémo

Il est 9h 30’, les activistes des différents mouvements citoyens arrivent au Rond-point Huilerie, lieu de départ. Munis de leurs banderoles et calicots en mains avec des chansons hostiles à l’endroit de l’ambassadeur rwandais. « Le peuple gagne toujours, Karega doit partir », chantent-ils. « Les mouvements citoyens demandent l’expulsion de la RDC de l’ambassadeur Rwandais (Vincent Karega). Nous réclamons la protection de l’élite congolaise et sécurisation du Prix Nobel, Denis Mukwege », lit-on sur affiches.

Les mouvements citoyens demandent l’expulsion de Vincent Karega (Banderole)

Vers 10h 50’, la marche commence. Les marcheurs prennent l’avenue Huilerie ; arrivé au croisement de l’avenue Croix-Rouge les véritables événements commencent, les policiers tentent stopper la marche mais ils n’arrivent pas à maîtriser les manifestants.

Plusieurs fois, les policiers ont tenté en vain de bloquer la route avec leur véhicule. Au niveau du Camp Lufungula, les éléments de la police lancent des bombes lacrymogènes, les marcheurs persistent. Ils interpellent 4 militants, tous de Filimbi. Parmi eux, se trouve Cédric Kabeya qui indique qu’ils étaient relâchés après l’intervention d’un officier de la MONUSCO. « J’ai perdu mes deux téléphones et mon porte-monnaie », dit-il.

Au croisement de l’avenue de l’hôpital, sous un soleil accablant, les négociations commencent entre la police et les manifestants. Les policiers demandent aux mouvements citoyens de choisir au moins 20 personnes qu’ils accompagneront jusqu’au ministère des affaires étrangères pour déposer leur mémo, une proposition refusée par les manifestants. Carbone Beni, coordonnateur de Filimbi propose à son tour de louer deux bus pour transporter les protestants sous l’accompagnement de la police. Une idée acceptée par les forces de l’ordre.

Négociation entre les marcheurs et la police

Arrivé au ministère, les manifestants ont remis leur mémo entre les mains de Pélagie Ekeba Mujangi, Directrice de cabinet de Marie Tumba Nzeza, ministre des affaires étrangères.

« Nous, LUCHA, Filimbi, les Congolais Debout, ECCHA, MISS et d’autres mouvements citoyens et les Congolais dans son ensemble exigeons l’expulsion de Mr Vincent Karega, Ambassadeur de la République du Rwanda, en RDC, suite à ses propos négationnistes, révisionnistes et méprisants. La notion de la philosophie d’Etat-Nation exige, entre autres, la reconnaissance et le respect des morts comme les vivants et les générations futures. Il est ainsi de notre devoir en tant que peuple jaloux de sa dignité, de ne plus jamais cautionner un quelconque mépris de la part de qui qu’il soit sur notre histoire » extrait du mémorandum déposé au ministère des affaires étrangères.

Pour rappel, la première manifestation anti-Karega organisée le 4 septembre dernier avait été dispersée à coups de gaz lacrymogène par la police dans la commune de la Gombe. Et quelques militants étaient interpellés.

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