19 avril 2024

[JDC] Machine à voter : les experts britanniques donnent leur avis

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Par Falonne MWAKOKI et Joël BOMBALE

La Westminster Foundation for Democracy (Fondation Westminster pour la Démocratie) avec ses partenaires, notamment l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA) et Democracy reporting international (DRI), ont mené, au mois d’août dernier à Kinshasa, une étude sur la machine à voter choisie par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) dans la perspective des élections présidentielle et législatives nationales et provinciales prévues au mois de décembre prochain. Cette ONG britannique a essentiellement étudié les fonctionnalités de ces machines et leurs principaux dispositifs de sécurité,  mais également les risques que présentent ces outils tout en proposant à la centrale électorale quelques améliorations possibles.

Ces machines alimentent la polémique au niveau  de la classe politique congolaise, surtout de l’opposition, à quelques mois de la tenue de scrutins prévue le 23 décembre 2018. Pour évacuer les doutes quant à l’utilisation de la machine à voter, la CENI a invité des experts britanniques pour donner leur avis par rapport à cet outil. Cependant, les conclusions des experts britanniques ont quelque peu conforté les acteurs politiques de l’opposition dans une incertitude totale sur la fiabilité de la machine à voter.

Recommandations et mesures

Dans la foulée, ils ont fait une série de recommandations à la CENI, avant l’utilisation de cet outil informatique lors des échéances électorales, à savoir : désactiver les communications externes (carte sim et Wi-Fi) jusqu’au moment où celles-ci sont nécessaires, mais également de recouvrir tous les ports externes ou soit modifier le volet de protection, soit boucher le port USB exposé. Les informaticiens de la Fondation Westminster pour la démocratie invitent, par ailleurs, la centrale électorale à limiter les données sur l’USB à l’échelon provincial tout en révisant le processus de confirmation du vote pour éliminer la fonction qui permet d’enregistrer le  vote lorsque l’électeur touche la photo du candidat.

Ils ont aussi invité  l’organe chargé de l’organisation des élections en RDC à limiter le nombre maximum des bulletins par machine à 660 pour empêcher un excès de vote et de supprimer la fonction d’impression du code QR. Ils ont aussi appelé la CENI à veiller à ce que des bulletins de vote insérés de façon incorrecte ne produisent pas de votes manuels invalides tout en lui recommandant d’élaborer et de diffuser des directives procédurales claires concernant le rôle de la machine à voter en plus de protocoles concernant son maniement, configuration et administration.

Quelques améliorations

De plus, les experts britanniques ont demandé à la CENI de réexaminer le processus de distribution pour réduire la période de temps pendant laquelle la machine est sous la garde du personnel du bureau de vote, mais également d’inviter les représentants des partis politiques et les observateurs aux centres de distribution. Dans le même ordre d’idées, ces experts de la Fondation Westminster pour la démocratie sollicitent l’implication des témoins des partis politiques et les observateurs dans les contrôles préalables. Bien plus, ils ont conseillé à la centrale électorale d’organiser des simulations pour permettre aux personnels des bureaux de vote d’acquérir de l’expertise dans l’utilisation de ces machines à voter, et à préparer des plans opérationnels détaillés pour remplacer le matériel et les disques externes.

La Fondation Westminster pour la démocratie a attiré l’attention de la CENI de se préparer quant aux files d’attente pendant la période de vote et de s’engager à laisser voter les électeurs encore dans la file d’attente à la clôture du scrutin. Enfin, ils ont demandé à la centrale électorale de créer un fichier log distinct pour permettre un audit. « Cette étude n’est pas un audit exhaustif des machines à voter », renseigne le rapport de la Fondation Westminster pour la démocratie.

Machine à voter, un outil qui préoccupe les esprits

Cependant, les recommandations des experts britanniques loin de baisser la tension, semblent avoir surchauffé les experts. En effet, la machine à voter est loin de faire l’unanimité au sein de la classe politique congolaise. Les uns se montrent favorables à son utilisation lors des prochains scrutins, par contre, les autres restent farouchement opposés à sa mise en pratique.

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