Par Jean-Hilaire Shotsha
Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo a vécu le lundi 03 mai 2021, une marche de protestation contre la taxe liée au Registre des appareils mobiles (RAM). Mais malheureusement, elle a été dispersée par les policiers manipulés par les politiciens. Parmi ces policiers, on pouvait identifier ceux qui sont contre avec la taxe RAM. Mais comme en RDC l’armée étant un service commandé, ils ne pouvaient qu’exécuter les ordres de leur hiérarchie.
Il est 7h 30’, l’heure de la marche sonne, des marcheurs arrivent au rond-point des huileries, déjà encerclé par les éléments de la police. Terrain miné, pas moyen de débuter la manifestation, les policiers interpellent une dizaine de manifestants y compris les journalistes venus couvrir l’événement.
Nous étions interpellés par des policiers anti RAM
Interpellés, ils nous jettent dans leur fourgon, destination Camp Lufungola. Dans le fourgon, quelques policiers témoignent leur mécontentement face à cette taxe qui met à mal plusieurs congolais. « Nous aussi sommes victimes. On nous coupe les unités. Votre réclamation est juste, et nous ne sommes pas contre. Nous vous interpellons parce que la hiérarchie nous a ordonné », nous disent-ils.
Arrivé au camp, je vois Joël Lamika, initiateur de ladite marche et coordonnateur du Mouvement National des consommateurs lésés (MNCL) et d’autres manifestants. Ils étaient les premiers à être interpellés. La police reproche aux marcheurs d’avoir organisé une marche sans l’autorisation de l’autorité politico-administrative de Kinshasa.
Des OPJ qui refusent de nous entendre sur PV
Après enregistrement des personnes interpellées, place aux auditeurs sur procès verbal, un officier de police judiciaire (OPJ) refuse de nous entendre. « Moi-même je suis un anti RAM, je ne peux pas les entendre, donner leur dossier à un autre officier », réagit cet officier qui a requis anonymat.
Un autre OPJ, qui a même signé la libération des journalistes interpellés lors de la marche a fait savoir que lui aussi est contre cette taxe.
Tous les marcheurs interpellés ont été relâchés vers le midi après avoir coopéré avec la police.