Par Jean-Hilaire Shotsha
Les pires formes de travail des enfants sont interdites. Les travaux qui, par leur nature et les conditions dans lesquelles ils s’exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la croissance, à la sécurité, à l’épanouissement, à la dignité ou à la moralité de l’enfant, indique la loi Numéro 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant. Mais cette disposition semble être bafouée au Congo-kinshasa par certains parents et l’Etat.
C’est devenu une coutume l’exploitation des enfants dans la ville de Kinshasa en particulier et en RDC général. Il est difficile de passer un dépotoir sans croiser des enfants dont certains n’ont que 9, 10, 13 et 15 ans qui traînent et s’activent à la recherche du cuivre et autres objets dans le but d’avoir un peu d’argent.
Ce phénomène devient aussi inquiétant et certains défenseurs de droit des enfants s’interrogent sur l’avenir de ces mineurs.
Nombreux parmi eux sont encore mineurs et devraient aller à l’école, malheureusement ils se sont lancés dans la débrouillardise pour gagner le pain. Certains sont à la recherche du cuivre qu’ils vendent à 8.000FC (4$) le kilo, d’autres ramassent les ordures auprès des ménages pour aller jeter au dépotoir moyennant 500F (0.25$), 1000FC (0.50$) tout dépend de la quantité des déchets ménagers. Alors que la loi interdit le travail des mineurs. C’est fort regrettable de constater qu’en RDC les lois sont bafouées par certains individus sensés de les faire respecter.
Lors de notre descente dans la commune de Mont Ngafula, précisément au quartier Cité Pumbu, nous avons rencontré Adonaï Ludiviengele, âgé de 11 ans dans un dépotoir à la recherche du cuivre. C’est pour, selon lui, vendre afin de subvenir à ses besoins.
« Je suis à la recherche des objets en cuivre pour aller vendre et trouver l’argent devant subvenir à mes besoins et ceux de ma famille. 1 kg coûte 8.000FC mais, pour avoir un kilo c’est ne pas une chose facile. Il faut faire le tour de plusieurs poubelles », nous a dit Adonaï.
À côté d’Adonaï, se trouvait un autre mineur avec une brouette remplie d’immondices. Lui, il ramasse les déchets ménagers et va les jeter moyennant quelques francs.
Aux parents et à l’État de prendre leurs responsabilités
Face à cette situation, les parents doivent s’acquitter de leurs obligations qui est de scolariser leurs enfants, pour ne pas sacrifier leur avenir.
L’État doit s’assurer de la mise effective de l’éducation de base pour tous les enfants de la RDC, conformément aux dispositions de l’article 28 de la Convention Relative aux Droits de l’Enfants, qui stipule que « chaque enfant a droit à l’éducation, l’Etat a l’obligation de rendre gratuit l’enseignement de base ».