Corneille-Nangaa-photo-tiers
Par Emeline NKAMBIDIO et Glody PINGANAYI
C’était l’une des contraintes du calendrier électoral publié le 5 novembre 2017 par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) : la logistique. Pour réussir là tenir le calendrier, la centrale électorale avait indiqué qu’elle aurait besoin de gros moyens. A l’époque, elle entrevoyait de bénéficier de l’appui des partenaires internationaux et principalement de la Mission onusienne en RDC, notamment la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (Monusco) en ce qui concerne le transport et le déploiement du matériel électoral dans les différents sites de vote. En l’absence de cet accompagnement, le Gouvernement congolais ayant levé l’option de financer entièrement le processus sur fonds propres. Etat des lieux.
Moins rapidement que prévu, la CENI met les bouchées double pour réussir à relever les défis logistiques préalables à la tenue des scrutins prévus le 23 décembre 2018. Pour ce faire, la Centrale électorale a commencé à recevoir d’importants lots d’équipements et matériels électoraux. Les entrepôts de la CENI à Kinshasa et dans les autres pôles enregistrent chaque jour des arrivages, à la satisfaction des responsables de cette institution d’appui à la démocratie.
C’est le cas du Vice-Président Norbert Basengezi qui a réceptionné, au nom de la Centrale électorale, 14 conteneurs des isoloirs, le vendredi 5 octobre, en présence du président Corneille Nangaa. Ce dernier s’est immédiatement rendu après au port de Matadi, dans la province du Kongo Central, pour y recevoir le premier lot des conteneurs des machines à voter, fabriquées en Corée du Sud.
Egalement la CENI a annoncé l’arrivée d’une quarantaine de conteneurs de machines à voter qui seront convoyés par le président Nangaa à Kinshasa. Ce qui marque le début de grandes opérations de réception et de déploiement du matériel électoral avant la formation de plus de 600.000 agents électoraux, à travers l’ensemble du territoire national ainsi que son déploiement jusque dans les bureaux de vote.
Avancées significatives
Faisant le point des opérations en cours, Jean-Pierre Kalamba, le Rapporteur de la CENI, répondant aux questions du JDC, a indiqué que tout est mis en œuvre pour que la Centrale électorale respecte le calendrier tel que publié en novembre 2017. Au stade actuel, affirme le rapporteur, la Centrale électorale a déjà réceptionné l’ensemble de conteneurs en ce qui concerne les urnes et les isoloirs, ainsi que l’encre indélébile qui sert à identifier les électeurs qui auront déjà voté.
Selon Jean-Pierre Kalamba, la logistique de la CENI comprend quatre rubriques. Chacune de ces rubriques comprend un ensemble de matériels provenant des fournisseurs différents selon les besoins de l’Organe de gestion des élections en RDC.
La première rubrique est constituée des machines à voter en provenance de la Corée du Sud. 12.000 kits sont dans le premier lot qui est arrivé à Matadi. La deuxième rubrique comprend les kits informatiques, particulièrement les urnes et isoloirs en provenance de la Chine. A ce jour, tout le lot a presque été réceptionné.
On retrouve dans la troisième rubrique les sources d’énergie, et principalement les panneaux solaires qui permettront d’alimenter les installations VSAT, prévues de la transmission des données et des résultats à la centrale. Ces équipements viennent de l’Inde. Enfin, en ce qui concerne le charroi automobile, il vient des Emirats Arabes Unis, plus précisément de l’Emirat de Dubaï.
Trois axes de déploiement
L’ensemble du matériel et des équipements que compte recevoir la CENI devrait être au pays au plus tard le 5 novembre. Leur réception se fait par trois ports constituant les trois axes de déploiement prévus par la Centrale électorale. Pour le pool Ouest, c’est au port de Matadi qu’arrive le matériel pour être stocké et distribué dans les provinces du Kongo Central, la ville de Kinshasa, l’ex-Equateur, l’ex-Bandundu et le Kasaï (Tshikapa).
Le pôle Est a comme point de départ le port de Mombassa, au Kenya, pour desservir les provinces de l’Est (le Grand Kivu) par Beni, Butembo, une partie de Goma-Bukavu et une grande partie de l’ancienne Province Orientale. Le dernier pôle est celui du port de Dar-es-Salam, en Tanzanie, qui, à partir de la base de Lubumbashi, dessert les provinces du grand Katanga, les deux Kasaï, le Maniema… On peut donc dire à ce jour que, malgré les retards, la machine semble être lancée.