29 mars 2024

EPST : Grève des enseignants aux mauvaises allures

Droit tiers

La Rédaction

Reprise controversée de classe dans certaines écoles publiques où la grève des enseignants a pris des allures inquiétantes pour la suite de l’année scolaire 2021-2022. La gratuité de l’enseignement d’un côté, réclamation de la paie des nouvelles unités, payement du premier et deuxième payement, la désactivation des certains enseignants de la liste de la paie de l’autre, c’est une véritable cacophonie qui se vit dans le secteur de l’EPST.

Trois semaines après la rentrée scolaire, rien ne semble marcher dans les écoles publiques. Et pour cause, la grève des enseignants qui poursuit son bonhomme de chemin, faute d’un bon traitement salarial. Si certains enseignants font semblant d’aller à l’école, en réalité, ils n’enseignent pas, d’autres par contre ne mettent même pas leurs pieds à l’école.

A en croire certains observateurs, la situation socio-économique de l’enseignant est à la base de la dégradation de la qualité de l’enseignement en RDC. Ne pouvant pas tolérer d’être sacrifié sur l’hôtel des intérêts égoïstes, des centaines d’élèves ont envahi jeudi 21 octobre le palais du peuple, siège du parlement congolais pour réclamer leur droit. Face à cette situation, le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund leur a demandé de ne plus revendiquer et promettant ainsi d’impliquer l’assemblée nationale dans la recherche des solutions.

Au cours d’un briefing organisé par le Ministre de la communication et Médias, Porte-Parole du Gouvernement, le Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, EPST, Tony Mwaba, a indiqué qu’une somme de 20.000fc a été ajouté à plus ou moins 800.000 enseignants pour soulager un tant soit peu la situation des professionnels de la craie. « La gratuité a permis aux foyers de faire des économies. On décrète la gratuité, on déclare la guerre avec ceux qui se tapaient la fortune. Nous avons augmenté le frais de fonctionnement de toutes les écoles est passée de 20% à 25%. Il y a de cela 25 ans déjà passés, mais maintenant, c’est 1.500 enseignants qui vont retraite chaque année. Et, c’est la première fois que le gouvernement ajoute 20.000 francs congolais à plus de 800.000 enseignants », a dit le ministre Tony Mwaba

Du côté des parents, la colère monte contre l’Etat congolais, leurs enfants étant privés d’études depuis la rentrée scolaire 2021-2022, comme à l’Ecole Primaire de la Gare, où les parents se disent victimes de la grève des enseignants, et mettent en cause le gouvernement congolais. « Ça fait deux semaines que nos enfants n’étudient pas. Nous sommes fatigués de cette situation. Depuis que la gratuité de l’enseignement ait été décrétée nos enfants n’étudient pas. Que le banc syndicale et le gouvernement s’entendent pour nous trouver la solution », a demandé un parent d’un élève

Malgré la forte pression exercée sur le Ministre de l’EPST, jusqu’à la désactivation de certains enseignants de la liste de paie, rien ne semble fléchir les enseignants qui ne jurent que par l’amélioration de leurs conditions salariales. « Nous sommes en grève. Nous avons demandé au gouvernement de payer les nouvelles unités et d’améliorer l’assiette salariale maudite des enseignants », a indiqué Modeste, membre de la Synecat.

Lors de la 25ème réunion du conseil des ministres tenue vendredi 22 octobre 2021,  le Premier Ministre, Jean-Michel SAMA LUKONDE KYENGE, a informé le Conseil de la concrétisation de l’engagement de l’Etat par la signature d’un arrêté interministériel favorisant la reprise des négociations entre le gouvernement et le banc syndicale de l’EPST, en vue de discuter sur les revendications des enseignants et permettre la reprise normale de cours dans tous les établissements scolaires. Le gouvernement continue de s’employer pour une meilleure prise en charge du secteur de l’éducation.

Bien que saluée par la majorité de la population congolaise, la gratuité de l’enseignement de base oblige surtout l’Etat congolais d’améliorer les conditions salariales des enseignants, pour éviter de sacrifier les pauvres millions d’enfants qui ont droit à une éducation de base sur l’ensemble du territoire national. C’est aussi ça le peuple d’abord.

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